II) Le jeu sans boîte de jeu et même sans machine !

La dématérialisation, passera ? Passera pas ?

Le jeu dématérialisé sera-t-il un jour oui ou non la norme ? Le dématérialisé, pour ceux à qui le terme ne parlerait pas, c'est le fait d'acheter ses jeux en ligne et de les télécharger. Sur PC, la formule a pris depuis un moment déjà, essentiellement par le biais de Steam, et nombreux sont les joueurs qui se passent de version physique pour certains de leurs titres. Sur consoles, le phénomène gagne aussi du terrain mais pour des productions moins "importantes" et surtout qui ne sont de toutes façons pas disponibles autrement. De même pour les jeux iPhone. Pour l'heure, une seule machine de jeux s'est risquée à proposer un choix radical aux joueurs : la PSPGo. Et la sentence fut sans appel, les joueurs veulent garder le choix de pouvoir acheter leurs jeux de façon traditionnelle.

Mais les éditeurs ne comptent pas baisser les bras. Il faut dire que pour eux, la dématérialisation présente bien des avantages. Elle supprime des coûts de fabrication et des intermédiaires. Ce qui signifie plus de bénéfices. Pour autant, le joueur peut aussi y trouver son compte. La dématérialisation permet à quantité de développeurs indépendants de commercialiser des jeux sortant des sentiers battus et, avec la réduction des coûts, le prix des jeux peut sensiblement baisser. En outre, vous constaterez que de nombreuses perspectives d'avenir du jeu vidéo ne seront possibles, ou au moins vraiment fonctionnelles, qu'à la condition que les supports physiques encombrants disparaissent. Même si cela risque d'être difficile à faire avaler aux joueurs qui semblent toujours fort attachés à leurs éditions collectors.


Le Cloud Gaming : la fin des consoles et des PC de jeu

Le Cloud Gaming, quoi que c'est ? Une variante du Cloud Computing, une façon de mutualiser les opérations informatiques. En résumé, au lieu de faire exécuter un calcul par sa machine, on le confie à une ou plusieurs autres, situées ailleurs, quelque part au bout d'un réseau. En bureautique, au lieu de faire tourner son traitement de texte ou même son logiciel de retouche photo chez soi, on lance une application en ligne qui tourne sur un serveur. Plus besoin d'avoir un PC bardé de RAM ou d'un gros processeur pour faire de la PAO par exemple. L'éditeur d'antivirus Panda Security propose même un logiciel sur cette idée. Panda Cloud Antivirus effectue les scans à distance et utilise l'ensemble de sa base d'utilisateurs pour mettre en commun les détections de menaces.
Côté jeu vidéo, le Cloud Gaming consiste à distribuer les jeux. Au lieu d'avoir chez vous une machine (console ou PC) qui sue silice et chaleur pour faire tourner votre jeu, ce sont une bardée de PC à l'autre bout de la terre qui font le travail. Chez le joueur, on ne trouve plus qu'un petit terminal, comme une Box d'opérateur internet, et un pad. Toutes les données transitant par le biais d'une connexion internet. Un service de ce genre existe déjà, OnLive, un autre est en préparation, Gaikai. Mais les débits internet actuels limitent grandement les possibilités et contraignent les services à brider les jeux en baissant la résolution ou en diminuant les effets selon le degré de saturation des lignes. Parlez-en à ceux qui ont testé OnLive sur un PC avec un écran de 27 pouces pour un jeu bloqué en 1280.
Toutefois, dans l'avenir, l'essor des moyens de communication, la fibre optique dans tous les foyers, la diffusion du réseau par ondes radio ou allez savoir quoi d'autre, assurera des débits colossaux, permettant au Cloud Gaming de se répandre. On ne paiera plus sa console de jeu les yeux de la tête, on s'abonnera à un service ou on paiera les jeux à la demande. Une sorte de Netflix du jeu vidéo. Cette idée a certains avantages. Plus besoin d'investir dans une machine à la technologie figée pendant un cycle de 5 ans ou d'avoir à mettre son PC à jour pour le garder au niveau des dernières productions. On ne change plus de pièces, on ne change plus de drivers, on ne change plus de système d'exploitation. Les machines des sociétés de service évolueront de leur côté. Le hic, c'est que les constructeurs de consoles devront eux aussi évoluer pour survivre. Deviendront-ils à leur tour fournisseurs de services, créant chacun leur box et leurs services, ou devront-ils se reconvertir comme Sega l'a fait en "simples" éditeurs/développeurs ?